La fin d'un nourrin (©1997)
Petite histoire : depuis bien des années sévissait, sournoisement et dans l'ombre, un animal malfaisant, nourrin de son état né à La Palma aux Canaries en 1996, et depuis, engraissé jour après jour de tous les maux (et mots) des sciences et de l'univers. Il était temps de mettre fin à ses agissements afin qu'un monde meilleur puisse renaître de ses entrailles. Il en fut fait ainsi le 24 Octobre 1997 à 19 heures et 59 minutes précises. La musique était de circonstance et contribuait à la solennité de l'événement.
	L'entraînement c'est un acte délicat et une entreprise périlleuse qui mérite une ultime répétition. Le geste doit être précis, élégant mais néanmoins d'une efficacité redoutable pour qu'on ait pas à y revenir, que diable!
	Il lève son "hammer"... un des moments les plus palpitants, d'ailleurs celui-ci (le palpitant) approche les 120 pulsations minute. Remarquez le sérieux du bourreau et son air déterminé. La rougeur de son nez n'a d'égale que le geste auguste qui anime son bras.
	...le laisse tomber : "sayède" !! il est cassé! enfin, la bête est morte sur l'autel du plan de management. La vermine qui emplissait son ventre se répand sur la table et sur le sol. C'en est fini. OUF!!! Pendant quelques instants, un silence pesant pèse. Puis un cri de joie retentit : "fêtons ça, mes frères"
	Les spectateurs étaient venus nombreux... on reconnaîtra au passage la secrétaire d'un grand projet, celle d'un autre département (venue incognito) et deux vitriers, cordialements invités à l'exécution, qui pouvaient à tout instant pallier tout risque de casse de carreaux. On voit d'ailleurs au premier plan, l'un d'entre eux, analysant de son oeil expert, un morceau du corps du délit. Je les remercie au passage.
	...certains rêveurs, d'autres réjouis. c'est soulagés qu'ils sont tous maintenant: la bête ne nuira plus. Finis les "ingénieur système", "workpackages", et autres "management plan" ou "design report". Croisons les doigts, le simple fait de les lire peut ressuciter les vieux démons. "Prudence et vigilance" sera désormais notre devise.
	"Le nourrin était encore vivant !" heureusement, le bourreau suppléant sur le départ veillait. Il évita la catastrophe de justesse et grâce à son oeil affuté et à sa vigilance légendaire, la fête put continuer. A l'aurore, on vit se disperser la petite bande d'irréductibles gaulois enfin libérés de leurs angoisses ancestrales.
Mise en scène	Régis Schmidt et Didier Ferrand
Décors	de Roger Hart (enfin, j'aurais aimé!)
Costumes	de Donald Cardwell (j'aurais aimé aussi!)
Crédit photos	Agence Bellenger©1997
Bien entendu, toute ressemblance avec des personnes ou personnages existants ne peut être que soit volontaire, soit fortuite, c'est selon, mais de toutes façons, il n'y a pas de quoi fouetter un chat. (et encore, je n'ai rien contre les chats) Je remercie au passage mon producteur, mon toiletteur pour chien et la femme de ménage sans qui tout cela eut été impossible à réaliser. Je remercie aussi dans le désordre les marteaux Facom, les verres en Pyrex, les pulls en Acrylique, Bill Gates, "Pomp & Circumstance" , Steve Jobs, et Edmond Rostand sans qui ce nez, si grand soit-il, n'eut aucun sens.